La chine doit-elle apprécier sa monnaie ?

Ce débat économique (et politique) n’est pas tout récent. Pourtant, il est toujours sur le devant de la scène. En témoigne un article du Journal des Finances qui relate qu’américains et chinois continuent de se tirer dans les pattes, les premiers reprochant aux seconds de sous-évaluer le yuan, la monnaie chinoise.

Cette petite guerre entre la première et la troisième économie mondiale est assez drôle, vue de l’extérieur. On a d’un côté, les américains, nerveux, pressés, en colères et d’un autre côté, les chinois, impassibles, plutôt calmes et surs d’eux.

Economiquement et d’un point de vue concurrentiel, on a bien entendu le droit de se demander si la faiblesse du yuan permet aux chinois d’exporter plus que les américains. Effectivement, un pays dont la monnaie est faible a cet avantage de voir ses exportations grandir, puisque la monnaie n’est pas chère. On peut également se demander si un pays (même s’il est la première économie mondiale) peut exiger, ou en tout cas forcer un autre à apprécier sa monnaie, dans le but de le devancer en terme d’exportations.

Peu importe en tout cas pour les parlementaires américains. Ils ont déclaré, cette semaine, dans une lettre adressée au secrétaire du Trésor américain, la concurrence déloyale de la part de la Chine. « L’impact de la manipulation de la monnaie chinoise sur l’économie américaine ne peut plus durer », écrivent-ils notamment, sous entendant que les chinois manipulent de manière intentionnelle le niveau de leur devise, pour avantager leurs exportations.

Et à ce petit jeu, les chinois nient et démentent ce procès d’intention. En réaction à la lettre, le ministère du Commerce chinois a déclaré que les arguments des américains étaient « infondés et dépourvus de sens ». Cela me parait quand même gros comme réponse, surtout quand on sait que les américains ne sont pas les seuls à réclamer des chinois qu’ils apprécient leur monnaie.

Un vrai dialogue de sourd apparait donc, entre l’Empire du milieu et l’Etat d’Obama. Jusque quand ? Les quelques parlementaires à l’origine du courrier envisagent, si Pékin ne va pas dans leur sens, de faire appel à l’OMC.

La Chine, qui a en 2009 connu une croissance d’environ 9%, n’a pas l’intention de réévaluer leur monnaie, qu’ils maintiennent stable contre le dollar depuis bientôt deux ans. Tranquilles, nos amis chinois.

Comments

[Tom]

Ce débat est très intéressant et pose les questions centrales des équilibres économiques.